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Déception confirmée pour la moisson des blés

Les pertes de rendement sont significatives dans plusieurs régions.

Les coupes de blé ont bien progressé cette semaine. Celles d’orges et de colzas touchent à leur fin.

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« On dit souvent que lorsque les orges ne sont pas bonnes, les blés ne le sont pas non plus. L’adage se vérifie », constatait un opérateur en Picardie et Île-de-France le 22 juillet 2024. Comme dans de nombreuses régions où l’avancée des coupes est significative, on y parle de pertes de rendement de 15 à 25 % en blé tendre par rapport à la moyenne, et d’hétérogénéité.

La qualité non plus n’est pas toujours au rendez-vous : sont par endroits signalés de forts taux de déclassement, parfois pour la protéine, le plus souvent pour le poids spécifique (PS). Un travail d’allotement est de fait anticipé par plusieurs opérateurs. Fusariose, septoriose et, plus sporadiquement, rouille et ergot ont été constatés dans plusieurs secteurs, à la suite de traitements souvent peu efficaces ou insuffisants.

Avec le recul des surfaces, de l’ordre de 10 % à l’échelle nationale et jusqu’à 50 % dans certaines zones, la collecte est en chute libre. « Avec ce qu’on a ramassé, on a tout juste pu couvrir ce qui avait été engagé à la vente » en blé tendre, rapporte un opérateur du Lot-et-Garonne. La situation semble plus positive dans les régions les plus méridionales. En Paca notamment, l’année est « plutôt bonne ». Pour rappel, le ministère tablait le 9 juillet 2024 sur une production de blé tendre à 29,7 millions de tonnes contre 35,1 millions de tonnes en 2023.

Les coupes d’orges d’hiver sont, quant à elles, quasi terminées et confirment le plus souvent les premiers échos : rendements en retrait, qualité dégradée par endroits.

Jusqu’à une dizaine de jours de retard

Quant aux colzas, les résultats apparaissent fortement hétérogènes au sein d’une même région, allant de la « catastrophe » à la « bonne surprise ». Selon le ministère, le rendement national reculerait de 7,1 % en un an.

Plusieurs opérateurs rapportent des retards significatifs à la récolte toutes espèces confondues, jusqu’à une dizaine de jours, souvent du fait de pluies en juin et juillet. On parle également d’un manque d’ensoleillement et de chaleur, comme dans l’Allier. Ainsi, certaines régions comme la Bretagne débutaient tout juste les coupes la semaine passée, et le manque de conditions « très séchantes » rend l’avancée timide, signalait le 23 juillet un opérateur de Picardie.

Miser sur la collecte d’automne

Les OS espèrent de meilleurs résultats avec la collecte des cultures de printemps dont les surfaces sont en hausse. Maïs et tournesols sont pour le moment dans de bonnes conditions. L’arrivée des stades critiques en plein cœur de l’été pourrait toutefois rapidement dégrader les potentiels si les températures grimpent et que l’eau manque. Les surfaces initialement prévues en blé tendre et finalement emblavées en maïs ne sont généralement pas irrigables, comme le soulignait une opératrice de la Dordogne.

Les écarts de stades sont très importants. Se côtoient parfois des parcelles de maïs au stade des six feuilles, et d’autres en floraison. Un taux d’humidité élevé est donc attendu à la récolte, avec des indices de précocité qui n’ont souvent pas été changés malgré le retard au semis.

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